Des chemins
Il est des chemins ensoleillés, fleuris de roses,
Bruissants d'oiseaux, parfumés et doux,
Agréables à la promenade, et pour y faire la pose.
Des chemins pour bavarder, oublier son courroux
Rêver, oublier la tristesse, exhaler la tendresse.
Rêver d'amour s'y étendre, étaler sa paresse
Il est aussi des chemins, refroidis par l'hiver,
Quand les roses ont perdu leur parfum, sont effeuillées
Ne restent que les épines. Qu'une odeur venue de la mer,
Portée par le vent, effluves de marée basse et de vase mouillée.
Semés de ronces, pleins de boue, de flaques ils sont garnis.
Nous n'y faisons que passer par le desespoir envahis.
Nous n'avons guère envie de nous y arrêter,
Il faut vite courir nous éloigner, les laisser,
Dans la grisaille et les cris rauques des corbeaux.
Ne pas nous retourner, ne pas penser, car les eaux
De nos regrets pourraient aveugler nos regards,
Et nous laisser longtemps tristes et hagards.
Les chemins de notre âme sont à cette image,
Notre jeunesse chemine dans ceux de l'été.
L'âge mur et la vieillesse, apporte ses ravages,
Notre âme pietine les flaques de peines non oubliées.
Ces chemins de l'âme mal empierrés nous écorchent,
Mais nous invitent à la prière pour un sort moins atroce.
Auteur Inconnu